Application des théories de l’intelligence au jeune à haut potentiel : vers une conception qualitative de l’intelligence, les perspectives de la recherche

C. Bommart-Gassier – Orthopédagogue
Recherche réalisée dans le cadre d’un Master – département des Sciences de l’homme et de la société – Université de Rouen. (2012)

Résumé : L’intelligence a longtemps été comprise comme une capacité d’adaptation propre à l’humain. Depuis les débuts du XXème siècle, elle est devenue mesurable. Or, avec l’essor des neurosciences et de la neurocognition, il s’agit de repenser cette définition en termes de plasticité cérébrale et de développement du potentiel. Ainsi, si elle demeure chiffrable, l’intelligence ne peut plus être abordée sur le plan psychométrique uniquement. Il est donc nécessaire d’une part, de la concevoir dans ses dimensions qualitatives et d’autre part dans sa plasticité, c’est-à-dire qu’elle serait modulable. Appliquer ces nouvelles représentations de l’intelligence au HPI, c’est inscrire l’intelligence de ce jeune dans une perspective à la fois développementale et multidimensionnelle. Au regard, de ses particularismes, cette approche ouvrirait ainsi d’autres pistes pour accompagner ce jeune et l’aider à trouver son équilibre dans notre société. 

Mots-clés : Haut Potentiel, précocité, EIP, intelligence, QI, plasticité cérébrale.

Introduction

Définir l’intelligence n’est pas une chose aisée, c’est pourquoi la conception de l’intelligence alimente les débats des psychologues depuis la fin du XIXème siècle.

A première vue, il est communément admis que l’intelligence est « la capacité qu’à un organisme à s’auto-modifier pour adapter son comportement aux contraintes de l’environnement. Cette faculté de comprendre, de saisir par la pensée, inclus un ensemble de fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle » (Larousse, 2009). L’intelligence se caractériserait donc par une capacité d’adaptation à une situation particulière. Cependant il ne s’agit là que d’un consensus fragile que  plusieurs grandes théories viennent nuancer. Or pour en saisir les tendances principales : intelligences uniques, unicité de l’intelligence ou plasticité une approche volontairement critique pour une présentation historique des principales théories est nécessaire. Si seule la mesurabilité de l’intelligence par des tests valide l’intelligence, comment l’évaluer dans une perspective multidimensionnelle ? Quels  seraient alors les aspects de cette multiplicité ? En outre la notion de plasticité du cerveau, liée au développement des neurosciences, ouvre de nouvelles perspectives à la recherche, introduisant une dynamique au niveau des processus cognitifs (Lautrey, 2004).

Souvent démotivé sur le plan scolaire si ce n’est en échec le jeune à haut potentiel est désormais un objet d’étude en sciences sociales et psychologiques.

En effet intelligence et réussite scolaire ne sont pas bons amis. De ce paradoxe émerge l’idée d’une intelligence qualitative autant que quantitative dans une perspective de  plasticité cérébrale ou dans le cadre d’une interprétation multidimensionnelle de l’intelligence. D’une part des caractéristiques spécifiques à leur intelligence émergeraient de ces études. D’autre part le poids émotionnel pèserait lourdement sur leur développement. Si le jeune à haut potentiel surprend par sa rapidité d’esprit, sa maîtrise dans des sujets souvent ardus, il est cependant régulièrement victime de ses émotions, qu’il contrôle peu ou mal, et de sa désorganisation.  Dyssynchronique ? Jean-Charles Terrassier insiste sur ce phénomène spécifique au HPI qui présenterait un décalage entre les niveaux de développement intellectuels, moteurs et affectifs (Terrassier, 2006). Ces jeunes attirent ainsi l’attention par leur comportement tant sur les plans scolaire qu’extrascolaire. Mieux cerner leur intelligence pourrait impliquer une meilleure prise en charge sur le plan scolaire, et ainsi favoriser leur épanouissement tant individuel que social.

Différentes terminologies sont employées lorsque le haut potentiel est cité. Le terme de surdoué est le plus fréquent parce que très utilisé par les médias. Il enferme cependant le jeune dans une réussite attendue en lien avec la notion du don de naissance ; d’où la croyance prégnante qui veut qu’un surdoué réussisse sur le plan scolaire si ce n’est sur tous les plans sociaux. Cette idée de don de naissance est aussi sous-jacente dans celui de Douance (Canada, Belgique) ou celui de Gifted, utilisé par les anglo-saxons. En référence à l’interprétation antique ce terme suppose une origine divine. Dès lors, doit-on considérer que l’intelligence ne soit qu’innée ? A la suite du rapport Delaubier (2002), la France a opté pour celui d’Enfant Intellectuellement Précoce ou EIP. Hors surdon, certes, mais faisant référence à une vitesse et une avance intellectuelle qui laisse supposer un aboutissement à l’âge adulte, ce qui ne sera pas le cas. Ainsi la compréhension de l’intelligence particulière du HPI en ressort faussée. En d’autres termes, aucune de ces dénominations ne conviendrait. Le terme de Haut Potentiel Intellectuel (HPI) qui est reconnu sur le plan international serait en définitive le plus adapté pour qualifier ce type d’intelligence. S’il désigne des capacités élevées en termes de Quotient Intellectuel (QI), il n’exclut pas l’idée de potentiel à développer. Décrire l’intelligence du jeune à haut potentiel s’inscrit donc dans cette double dimension d’intelligence et de potentiel.

Le « diagnostic » de Haut Potentiel est généralement établi suite à la passation d’un test d’intelligence. Ce sont les tests de Wechsler qui sont les plus utilisés en France dans ce cadre. En effet, le chiffrage du Quotient Intellectuel (QI) serait le seul critère suffisamment objectif aujourd’hui pour estimer cette population. Et son utilisation sur une grande échelle en fait un critère de référence. Un jeune est donc reconnu comme « Haut Potentiel » si son QI est exceptionnellement élevé à l’issue d’une évaluation ou passation conduite par un psychologue.

Or les résultats des tests de QI ne sont pas toujours conformes aux comportements et aux capacités réelles de ces jeunes souvent observés dans le cadre d’une approche clinique. Certains QI ne pouvant même pas être chiffrés du fait de leurs pathologies parallèles. Ainsi certains jeunes présentent à l’issu de ces tests un profil homogène et quantifiable là ou d’autres sont trop hétérogènes pour être chiffrés. D’où les nombreuses interrogations exposées par les chercheurs tant au niveau de la fiabilité des tests que sur la diversité de ces intelligences. L’idée d’une intelligence qualitative issue de ces observations se développe donc que ce soit au niveau des psychologues spécialisés sur la précocité que des associations pour les enfants précoces en France (AFEP, ANPEIP) comme à l’étranger (MENSA …).

Afin de mieux les cerner, une analyse du champ conceptuel de l’intelligence est donc indispensable. Pour comprendre l’intelligence tant quantitative que qualitative du Haut Potentiel (HP), l’intégrer aux débats sur l’intelligence est donc essentiel !

 A l’origine : une conception unidimensionnelle de l’intelligence

Les premières interrogations sur l’intelligence s’inscrivirent dans la logique du XIXème siècle sur un axe unidimensionnel. A cette époque phare de l’industrie et de la recherche scientifique, il n’est pas surprenant de voir l’homme d’alors s’intéresser au potentiel humain.

Si Alfred Binet, pionnier en la matière,  travailla, d’abord, dans la perspective de la reconnaissance et de l’intégration des anormaux dans la société, il élargit, cependant, très rapidement son échelle métrique (1905) au reste de la population. En 1908, Binet et Simon précisèrent leur démarche : il s’agissait de rechercher en premier lieu la loi du développement intellectuel des enfants, ainsi que d’imaginer une méthode permettant de mesurer leur intelligence ; en second lieu, une étude sur la diversité de leur aptitudes intellectuelles devait être élaborée (Binet et Simon, 2006). A partir de l’observation du développement chez l’enfant, ils cherchaient ainsi à caractériser un niveau mental en lien avec le développement intellectuel, et posèrent les bases de la psychométrie classique.

William Stern, psychologue allemand, reprit leurs travaux et en 1912 corréla l’âge mental à un âge chronologique permettant ainsi de calculer le Quotient Intellectuel d’un individu ou QI. Le QI étant donc un indice global de développement.

Cependant c’est l’anglais Charles Spearman (1863-1945) qui axa le plus sa réflexion sur l’observation d’une intelligence générale et qui précisa l’analyse factorielle, avec, au cœur de celle-ci, la reconnaissance d’un facteur g ou facteur général d’intelligence. Ce facteur est calculé par la corrélation des scores des individus dans des épreuves intellectuelles, celles-ci étant plus ou moins saturées en facteur g.

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Figure 1 : Modèle de l’évaluation de l’intelligence (facteur g) de Spearman

Spearman expliqua la nature de ce facteur comme étant issue d’une quantité d’énergie nerveuse à l’origine d’une capacité à établir des relations (Huteau et Lautrey, 2003). C’est l’unidimensionnalité de l’intelligence et l’idée d’une intelligence globale qui caractérise l’approche de Spearman et Binet, les différences entre individus étant uniquement quantitatives (Lautrey, 2007). Ainsi l’homme naissait-il avec son quota d’intelligence ! Le terme « quota » étant ici pris dans sa dimension quantitative ; soit une certaine quantité d’intelligence immuable dès la naissance et à la disposition du sujet. C’est cette quantité à la naissance qui différencierait les individus entre eux et non des capacités différentes ou un potentiel à développer.

L’individualisme ambiant de la deuxième moitié du XXème siècle toucha également la psychologie. Dès le début des années 20, l’application de la psychométrie se porta sur l’étude de la personnalité, en conséquence la perception de l’intelligence devient pluridimensionnelle. Les critères d’étude portaient désormais sur l’observation des différences ; différences tout autant qualitatives (différences dans la forme du profil) que quantitative (différences dans l’altitude de profils homogènes afin que la comparaison ait un sens) (Lautrey, 2007). Ainsi, la méthode de l’analyse factorielle s’intéressa-t-elle plus particulièrement à la structure des différences individuelles dans les performances aux tests d’intelligence.
Louis Léon Thurstone, psychologue américain, s’opposa le premier à la vision unidimensionnelle de Spearman. Il proposa son propre modèle (1938) qui réfuta l’existence du facteur g au profit de facteurs indépendants ou aptitudes primaires : verbal (V), numérique (N), spatial (S), mémoire, induction, déduction et fluidité verbale.

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Figure 2 : Modèle de l’évaluation des facteurs multiples de l’intelligence de Thurstone

Cette méthode d’analyse factorielle induit donc l’existence d’une multitude de formes d’intelligence.
Cependant la rivalité qui opposa Spearman et Thurstone dans leur approche factorielle seraient sans fondements. En effet les méthodes d’analyse factorielle hiérarchique montrent que les aptitudes primaires se corrèlent entre elles et qu’en faisant une analyse factorielle de second ordre sur la matrice des corrélations on observe une variance commune proche du facteur g (Lautrey, 2007). Le modèle factoriel hiérarchique de Cattell-Horn-Carroll ou CHC (1993) est de fait le plus consensuel et le plus aboutit.

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Figure 3 : Modèle CHC
PMA Primary Mental Ability / aptitudes primaires – T task / tâche – G général

Ce modèle est issu de l’école anglaise de psychologie différentielle et présente donc l’intelligence comme une manifestation de la personnalité. Aussi expose-t-il une hiérarchisation de l’intelligence à travers plusieurs dimensions (Huteau et Lautrey, 2003). Ainsi, l’intelligence est constituée de trois strates emboitées qui déclinent différents facteurs. On y retrouve le facteur g au sommet représentant la variance commune au test. La dimension II  représente la variance restante soit 8 facteurs larges. La part restante de variance issue des précédents facteurs se traduit au niveau III sous la forme de facteurs étroits (Lautrey, 2007). Ce sont les aptitudes de la deuxième strate qui rendent ce modèle particulièrement instructif :

  • Intelligence fluide (Gf) : tâches d’induction, de raisonnement, de logique.
  • Intelligence cristallisée (Gc) : tâches verbales, tâches impliquant structuration et culture spécifique.
  • Représentation visuo-spatiale (Gv) : visualisation et structuration de l’espace.
  • Représentation auditive (Ga) : analyser, manipuler et synthétiser des éléments sonores.
  • Mémoire et apprentissage (Gm) : efficacité des mémoires à court terme et de travail.
  • Vitesse de traitement (Gt) : réaction rapide à des stimuli
  • Récupération en mémoire à long terme (Gr) : stocker des informations et les réutiliser dans le long terme.
  • Rapidité cognitive (Gs) : automatisation des tâches

En effet, ce model inspira Wechsler dans la construction de ses échelles d’intelligences communément utilisées de nos jours. En outre, les différents facteurs précités seront à prendre en compte dans l’approche des neuropsychologues. Il y a donc, lorsqu’il est question de variabilité de l’intelligence, plusieurs théories.

Pour une conception multidimensionnelle de l’intelligence

Si le modèle psychométrique conserve une certaine linéarité dans sa stratification, le courant qui se développa en lien avec la neuropsychologie présente l’intelligence selon une conception nettement plus « éclatée » ; une tendance principale  en lien avec l’évolution des idées sur l’intelligence. Pour Lautrey il s’agit là d’une extension du concept associée à une multiplication  des formes d’intelligence distinguables (2004). Une conception qui s’appuie principalement sur la reconnaissance de zones cérébrales, sièges de différents processus cognitifs (Lautrey, 2007). Les deux principales théories dans ce domaine  postulent, l’une comme l’autre, l’existence et la cohabitation de plusieurs intelligences chez l’homme, et leur indépendance entre elles. En outre, elles sont  représentatives de l’évolution de la recherche dans cette dimension et ont plus particulièrement influencé celles sur l’intelligence du haut potentiel.

Trois critères sont à l’origine de la réflexion d’Howard Gardner (1943- ) : l’existence de zones cérébrales, l’existence de « créateurs géniaux » et celle de « savants idiots ». Sur ces constats, il établit une « théorie des intelligences multiples » (1983). L’originalité de cette nouvelle conception de l’intelligence est l’abandon de l’approche unidimensionnelle. Les frontières de la perception de l’intelligence sont, dès lors, repoussées.  Ainsi Gardner décrit-il l’intelligence comme « une conception plurielle ». Cette théorie prend en considération les nombreuses et différentes facettes de l’activité cognitive. Aussi les êtres humains diffèrent les uns des autres autant dans leur acuité cognitive que par la variété de leurs styles (Gardner, 2008). Son modèle propose sept formes d’intelligences qui cohabitent chez l’homme :

  • Intelligence verbo-linguistique
  • Intelligence logico-mathématique
  • Intelligence visuo-spatiale
  • Intelligence musicale-rythmique
  • Intelligence corporelle-kinesthésique
  • Intelligence interpersonnelle (capacité à comprendre les intentions des autres)
  • Intelligence intrapersonnelle (capacité à comprendre ses sentiments, peurs ou motivation)

Ces deux dernières sont nouvelles et originales dans la conception des intelligences. L’une portant sur l’intelligence sociale et l’autre pouvant être perçue comme une capacité de métacognition (Liratni, 2009). Par ailleurs, les plus récentes recherches de Gardner traitent de l’existence d’autres intelligences possibles : une intelligence naturaliste (gérer les environnements et comprendre les cultures), une intelligence spirituelle et une intelligence existentielle. Mais ces deux dernières demeurent cependant peu fiables même si, sur un plan empirique, elles vérifient certains des critères d’évaluation retenus par Gardner (Smith, 2002-2008). Enfin, les quatre premières intelligences définies par Gardner ne sont pas étrangères à l’analyse factorielle et pourrait être associées aux intelligences fluides, cristallisées, visuo-spatiales et auditives (Lautrey, 2007).

Selon Gardner, il est impossible de mesurer ces intelligences. Elles appartiennent au patrimoine génétique de l’homme à sa naissance ; celui-ci possédant des capacités centrales dans chacune des intelligences (2008). Rejoignant ici les thèses développementales, ces intelligences s’expriment toute au long d’une vie, se développant naturellement en plusieurs étapes successives : une faculté brute de représentation, l’apparition d’un système symbolique, l’apparition d’un système de notation, une expression au travers d’un éventail d’activités professionnelles ou non. Or, il est à noter que l’absence de mesures concrètes ne permet pas de confirmer un postulat d’indépendance entre les différents types d’intelligences (Lautrey, 2004). Très loin de la psychométrie, le modèle de Gardner analyse des intelligences qualitatives. Par ailleurs, s’il n’y a plus de globalité dans la conception de Gardner, nous ne pouvons pas non plus parler de pluralité du fait de la non- indépendance des intelligences entre elles. C’est pourquoi nous préférons retenir l’idée d’une intelligence multidimensionnelle pour cette théorie.

Contrairement à Gardner, Le modèle de Robert Sternberg (1985-2009)  introduit une notion quantitative dans une démarche qualitative. En effet, la théorie triarchique de l’intelligence a engendré l’élaboration d’un test : le Sternberg Triarchic Abilities Test (STAT). Ce test est conçu pour mesurer les aspects de l’intelligence en lien avec l’habileté à se débrouiller dans des environnements inconnus. Il évalue aussi la capacité à automatiser le traitement des informations et propose 12 types d’items (Gignac et Loranger, 2001-2002). Sternberg voit dans l’intelligence une capacité à s’intégrer dans un milieu aussi détermine-t-il trois aspects constitutifs de son fonctionnement (Liratni, 2009) :

  • un aspect interne ou composantiel ; soit une intelligence « analytique » (existence de composantes : codage, sélection de comparaisons et d’informations pour une résolution de problèmes et une régulation des actions grâce à des métacomposantes ou processus exécutifs)
  • un aspect externe ou contextuel ; soit une intelligence « pratique » (application pratique des composantes à un contexte particulier)
  • un aspect « expérientiel » ; soit une intelligence « créative » (rapport entre l’expérience et la nouveauté pouvant engendrer des actions originales)

La question de l’indépendance entre elles de chacune des formes d’intelligence n’est cependant pas réglée. Gignac et Loranger constatent que sur un plan théorique, l’omniprésence de l’aspect interne (composantes du traitement de l’information) dans les aspects externes et expérientiels met en cause l’idée d’une indépendance réelle entre les différents types d’intelligence (2001-2002). Ainsi, comme pour Gardner, le model de Sternberg ne peut confirmer une indépendance totale des intelligences entre elles. A comparer les deux modèles, les formes d’intelligence répertoriées dans la théorie triarchique se retrouvent dans les différents domaines répertoriés par la théorie des intelligences multiples (Lautrey, 2009).

En conséquence de ces travaux le concept d’une intelligence multidimensionnelle ou d’intelligences multiples prend le pas sur celui d’une intelligence globale. Cependant l’indépendance de ces intelligences ne peut ni être infirmée ni confirmée aujourd’hui. En outre, un troisième courant de pensée est à considérer : celui issu de la psychologie développementale.

Les théories développementales

Considérons à présent la question du développement cérébral de l’enfant. Parmi les thèses issues de la psychologie développementale plusieurs tendances sont à explorer (Liratni, 2009).

A la suite de Vygotsky (1934) puis de Piaget (1947) s’élabore une conception unitaire du développement de l’intelligence. La théorie opératoire de Jean Piaget est significative de cette dimension unitaire. En effet, Jean Piaget comprenait l’intelligence comme « une épistémologie ». Dès lors, la connaissance s’inscrit dans une construction continuelle. Ce développement intellectuel s’effectuerait au cours de différents stades dans la vie de l’être humain :

  • Stade sensori-moteur (0-18 mois, intelligence avant le langage ; les réflexes et les représentations)
  • Stade de préparation et de mise en place des opérations concrètes (18 mois- 12 ans, pensée symbolique, préopératoire ou concrète)
  • Stade des opérations formelles (12-16 ans, raisonnement hypothético-déductif et abstraction)

Ainsi la pensée se construit à partir des actions réalisées sur un environnement. Des mécanismes d’adaptation ou schèmes en sont les moteurs. L’intelligence se traduit donc en capacité d’adaptation (Piaget, 2008). Les tests issus de cette approche associent à la notion de stade celle de facteur g.  Il s’agit d’évaluer le stade de développement opératoire d’un enfant puis de le corréler à des tests factoriels afin d’en dégager un facteur général de réussite. Un certain nombre de tests sur ce principe sont utilisés aujourd’hui soit dans le cadre d’une passation individuelle (ex. L’Echelle de Développement de la Pensée Logique ou EPL), soit dans le cadre d’une passation collective (Huteau et Lautrey, 2003).

Cependant, les observations de la recherche montrent que la logique piagétienne n’est pas aussi incontestable. D’une part, les débats autour de la causalité et de l’innéisme sont loin d’être résolus. D’autre part, une certitude est aujourd’hui admise au niveau du développement : celle que les asynchronismes sont la règle et le synchronisme juste une exception   (Lautrey, 2007). Le développement cognitif n’est donc pas si homogène ! En outre la notion de rapidité cérébrale va à l’encontre des stades bien établis de la théorie piagétienne.  Ainsi Liratni dans sa thèse expose une interprétation des différences cognitives par la vitesse cérébrale. Or dans le modèle piagétien, l’interprétation ne peut se faire que sur la base d’une rapidité par rapport à une vitesse qui est normalisée afin que le processus satisfasse à la logique des stades de développement. Or, il constate dans sa recherche que, les rythmes de développement de la pensée humaine ne sont pas aussi figés. En conséquence lorsqu’il s’agit d’interpréter les différences entre individus,  les conceptions unitaires se heurtent alors à une limitation au quantitativement différent. (Liratni, 2009)

A partir des travaux de Piaget, d’autres chercheurs prennent une direction différente et considèrent une approche pluraliste et développementale.

Parmi les conceptions pluralistes, certaines considèrent que l’intelligence joue le rôle d’un élément régulateur au niveau du cerveau. Ainsi, il faut citer le néo-structuralisme d’Antonio Pascual-Leone (1988 : Théorie des Opérateurs Constructifs ou TCO) et le néo Darwinisme sélectionniste d’Olivier Houdé (1995). Leurs  travaux portent sur l’existence d’une sélection contrôlée au niveau cérébrale ou système central de contrôle exécutif ; un seul processus étant retenu parmi ceux disponibles.  L’intelligence joue alors un rôle d’activateur ou d’inhibiteur délibéré selon la pertinence des besoins ou leur dangerosité (Liratni, 2009).

A l’opposé de cette conception, l’approche différentielle de Jacques Lautrey (2003) considère que l’intelligence se traduit au niveau cognitif par l’activation de plusieurs processus en même temps. Capacité d’adaptation  et intelligence seraient liées au travers d’une plasticité cérébrale observable au niveau des représentations, des processus mentaux, des comportements ou des connexions neuronales (Lautrey, 2004). Il s’agit d’un système dynamique où les processus sont activés en simultanéité et s’influencent entre eux. Selon Lautrey l’évolution de la recherche sur l’intelligence implique de s’extraire d’une conception de l’intelligence où les variations restent globales, évaluées par le QI ou le facteur g. Il s’agirait d’être attentif désormais aux différences qualitatives dues à la singularité du cheminement suivi par le développement de chacun (Lautrey, 2007).

En définitive, les différents courants de pensée tendent à aller vers une perspective multidimensionnelle de l’intelligence. Les conceptions unitaires ne sont certes pas à négliger car elles appartiennent à l’histoire du mouvement. Mais aujourd’hui la reconnaissance de la plasticité de l’intelligence au niveau cognitif est privilégiée par les chercheurs faisant autorité.

 Psychométrie et Haut Potentiel : une conception quantitative  de l’intelligence

La psychométrie détermine le potentiel en fonction d’un seuil de référence, mathématiquement calculé. L’intelligence est donc mesurable et quantifiable.

Issu des travaux de Binet, le test de Wechsler est actuellement le plus utilisé à l’échelle mondiale pour identifier et mesure un potentiel. Mis au point par le psychologue américain David Wechsler, il propose trois niveaux de mesure selon l’âge de la personne testée :

  • La Wechsler Adult Intelligence Scale (WAIS) concerne les adultes à partir de 16 ans et 11 mois.
  • La Wechsler Intelligence Scale for Children (WISC), les enfants et adolescents de 6 à 16 ans et 11 mois.
  • La Wechsler Preschool and Primary Intelligence (WPPSI), les plus jeunes âgés de 3 ans à 6 ans et 11 mois.

Dans sa conception, le test de Wechsler ne mesure pas un âge mental en fonction d’un âge chronologique mais caractérise l’intelligence d’un individu par un rang, issu de sa performance, en fonction de son groupe d’âge. Ce test propose ainsi une nouvelle échelle de mesure basée sur des items  classés selon leur difficulté progressive. La réussite à un certain nombre de ces items détermine un score brut qui sera comparé à celui de l’échantillon de référence. Il s’agit de la phase d’étalonnage du test. Afin d’obtenir un score standard, les scores  de références de l’échantillon ont par ailleurs été partagés en 19 classes progressives. Des tables servent de référence afin de corréler les scores bruts aux scores standards. Par la suite, les différents scores standards sont additionnés pour obtenir un QI standard global. Ce dernier peut ainsi être représentable sur une courbe de Gauss en fonction d’une loi normale.

Cependant, Wechsler pour aligner ses résultats sur le Binet-Simon a transformé la distribution du score standard total afin d’obtenir une moyenne de 100 avec un écart type de 15 (Huteau et Lautrey, 2003). Les limites mesurables du QI sont 40 et 160.

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Figure 4 : Distribution gaussienne du QI ou courbe de normalité

On distingue ainsi plusieurs niveaux de QI :

  • De 85 à 115 : intelligence normale (environ 1 personne sur 2)
  • QI > à 115 : intelligence supérieure
  • A partir de 130 : haut potentiel (soit 2.1% de la population)
  • QI < à 85 : intelligence limitée
  • QI < à 70 : débilité mentale (Siaud-Facchin, 2008)

Le Haut Potentiel Intellectuel se situe à l’extrême droite de la courbe de normalité, en raison de ses aptitudes relativement élevées dans de multiples domaines. Le HP est donc celui dont le QI atteint et dépasse la norme de 130, soit 2.5% de la population. Cependant selon Lautrey ce seuil demeure arbitraire. En effet il est lié à un degré d’avance que l’on pourrait mettre tout aussi bien  à 125, 135 ou 150 en fonction de ce qu’il est décidé de qualifier de précocité (Lautrey, 2007). Le seuil de 130 est donc un seuil conventionnel, fixé par la recherche à deux écarts-types au-dessus de la moyenne (QI = 100). Si c’est ce QI qui est officiel pour le système scolaire français, il n’y a cependant pas de consensus sur le plan international qui s’inscrit dans un seuil élargit de 120 à 140.

Au final, peu d’échelles d’intelligence sont aujourd’hui capables de rivaliser avec celles de Wechsler (Huteau et Lautrey, 2003). En effet, les tests factoriels d’intelligence, plus analytiques, évaluent d’avantage des capacités en lien étroit avec le monde scolaire (Siaud-Facchin, 2008). Sur le plan psychométrique, le test de Wechsler fait donc référence lorsqu’il s’agit de chiffrer un QI.

Elargissement de la notion de potentiel : pour une approche qualitative

De nouveaux modèles théoriques proposent aujourd’hui une autre compréhension du potentiel. Ils inscrivent le potentiel et le talent dans une perspective multidimensionnelle (Lautrey, 2004).

Le Munich model of giftedness and talent (MMG) est une de ces conceptions.  Le MMG propose quatre indices de détermination du potentiel liés entre eux : la performance (ou critères de référence), l’environnement et la personnalité (effets modérateurs) et l’intelligence (possibilité d’évaluation) (Heller, 2004).

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Figure 5 : le Munich Model of Giftedness by Kurt A. Heller, Christopher Perleth and Ernst A. Hany

L’approche de Kurt Heller présente une stratégie séquentielle de détermination du haut potentiel (Heller, 2004). En effet, Heller recommande, au préalable, l’usage d’un test psychométrique pour déterminer le potentiel en fonction du chiffrage. Cependant, il n’exclut pas l’existence de risques d’erreur dus à l’effet plafond (à définir) ainsi qu’au manque de connaissances et aux idées fausses sur les groupes à haut risque : erreur alpha (faux HP) et erreur béta (non reconnaissance du HP) aux tests de QI, troubles du comportement (agressivité, désinvestissement, responsabilisation excessive et angoisse), adaptation culturelle et sociale, aptitudes extrêmes (Heller, 2004). Pour évaluer l’intelligence particulière du HP, il s’agit d’appliquer le Munich Hight Ability Test Battery (MHBT). Ce test intervient en aval d’un test classique et évalue donc le talent (intelligence supérieurs, créativité, compétence sociale, musicalité, psychomotricité) dans le cadre du MMG. A cela s’ajoute une approche clinique parallèle centrée sur l’individu (Heller, 2004). Cette approche doit faire intervenir les aspects biographiques, la forme de pensée, une connaissance de l’environnement, la participation à des activités d’enrichissement ou des résultats exceptionnels sur le plan scolaire. Elle doit également prendre en compte la richesse de la personnalité du HP dans sa motivation, ses stratégies opératoires, sa gestion de l’émotion, du stress et des attentes.

Si le MMG prend en compte une norme chiffrée comme seuil de référence, il propose cependant une meilleure définition de la normalité du HP, l’inscrivant en outre dans une conception pluridimensionnelle du potentiel. Cette conception reste, malgré tout, encore très dépendante d’une application académique, avec des domaines étroitement liés à une application pédagogique. En outre, la typologie des domaines de performance du HP y est très précise (Liratni, 2009).

Françoys Gagné s’inspire de la conception de Gardner et de la théorie des intelligences multiples dans son propre modèle (2012) : le Differentiated Model of Giftedness and Talent (DGMT). Il distingue six grands facteurs :

  • Les aptitudes naturelles ou dons qui se développent sur les plans intellectuels, créatifs, socioaffectifs et sensorimoteurs. Elles se caractérisent par une rapidité d’apprentissage dans le domaine de prédilection.
  • Les processus développementaux qui transforment les aptitudes en talents par l’apprentissage et la systématisation.
  • Les habiletés ou talents (académique, artistique, social, sportif, technologique…)
  • Les facteurs intrapersonnels (motivation, personnalité…)
  • Les facteurs environnementaux (milieu, personnes, évènements…)
  • Le facteur de chance. Ce dernier facteur intervient au niveau des aptitudes, des facteurs intrapersonnels et environnementaux.

Facteurs environnementaux et facteurs intra-personnels ont un rôle modérateur et influencent le processus développemental qui transforme les aptitudes en talents. C’est parce que ces différents facteurs fonctionnent en interaction que le talent existe (Lautrey, 2004).

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Figure 6 : Le Modèle Différencié de la Douance et du Talent de F. Gagné

Ainsi le model de Gagné s’inscrit-il plus dans une perspective développementale que celui de Heller et est-il moins orienté sur la question scolaire. Sa vision psycho sociale du potentiel est aussi plus large, offrant des perspectives professionnelles (Liratni, 2009). En outre, le model de Gagné a le mérite de différencier plusieurs types d’intelligences tout en dissociant « les potentialités » (testable à l’aide du QI) des « performances extrêmes » ou talents (Liratni et Pry, 2010). Ainsi un haut potentiel peut-il être reconnu même s’il n’excelle pas dans tous les domaines !

Le modèle de Joseph Renzulli est plus proche quant à lui de la théorie triarchique de l’intelligence de Sternberg. Sternberg entendait par Gifted  un potentiel élevé dans les trois dimensions de l’intelligence (analytique, pratique et créative). De même, Renzulli, dans the Three-Ring Conception, définit l’idée de haut potentiel comme étant une interaction entre les trois composantes caractéristiques de l’intelligence dans son modèle :

  • Des aptitudes générales supérieures à la moyenne (Above Average Ability) se traduisant par des résultats élevés à un test d’intelligence générale (identifiée par des tests de QI ou de facteur g) ou par des performances exceptionnelles dans des domaines généraux (mathématiques, artistiques, sciences etc.) ou très spécifiques (journalisme, poésie, mode, architecture, opinion publique, navigation etc.).
  • La créativité (Creativity) entendue comme un mélange d’originalité, de flexibilité et de curiosité.
  • L’engagement (Task Commitment) soit : une motivation orienté sur un objet particulier et pendant une longue durée (Lautrey, 2004).

Plus généralement, selon Renzulli, il n’y a pas de Haut Potentiel sans que n’apparaissent chez un jeune l’ensemble des trois composantes du potentiel : performances exceptionnelles, créativité et motivation. Ainsi les jeunes HP possèdent et peuvent appliquer l’ensemble de ces trois aspects à tous les domaines  de la performance humaine (1979). Bien que le modèle de Renzulli se réfère également à un chiffrage, c’est cependant celui qui n’exclut aucun domaine de performances et accepte aussi l’idée de potentiel à développer. Il autorise aussi l’interprétation la plus large dans la compréhension du HP.

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Figure 7 : Modèle de Renzulli : the Three-ring conception (conception à trois anneaux)

La souplesse de ce modèle fait apparaitre, au sein des hauts potentiels, des profils différents. D’une part des jeunes ayant une très bonne capacité pour traiter, stocker et restituer leurs connaissances, un haut niveau de motivation et une grande persévérante à la tâche. Renzulli parle de haut potentiel académique. D’autre part l’existence d’un haut potentiel créatif où une tendance à l’originalité s’allie, au niveau de la personnalité,  à la persévérance et à la motivation. Renzulli observe que ces profils cohabitent rarement dans un même individu (Liratni, 2009).

Appliquée aux théories sur l’intelligence, la Notion de Haut potentiel Intellectuel évolue avec ces dernières. Traditionnellement quantitative et globale, la conception du potentiel est devenue qualitative et différentielle offrant des perspectives d’adaptation psycho-sociales à cette population.  En définitive, l’intelligence du HP s’exprime sous différentes formes et certaines conceptions n’excluent pas l’existence de profils différents. La notion de potentiel sous-entend une possibilité développementale en lien avec la personnalité du jeune, mais aussi en fonction de son environnement. Dans ce contexte développemental, la notion de performance, représentative de ces formes d’intelligence, peut être explicite dans des résultats exceptionnels dans un ou plusieurs domaines, mais elle peut aussi correspondre à un potentiel non exprimé (Lautrey, 2004).

La notion d’intelligence explore le potentiel humain. Au travers de ce concept, il est permis de cerner différemment le fonctionnement du jeune à haut potentiel (HP) alors qu’il véhicule aujourd’hui plus une image d’échec que de réussite.

La théorie aborde l’intelligence selon trois angles. Si la conception unidimensionnelle est, certes, obsolète, elle est source cependant de la recherche sur le sujet et ne peut-être omise. Les approches multidimensionnelles (multifactorielles ou indépendantes) ont bénéficié de l’apport des neurosciences pour inscrire l’intelligence dans une pluralité. Enfin, avec les théories développementales, l’intelligence prend une coloration temporelle, en rapport avec des processus successifs ou simultanés. Ces dimensions de l’intelligence orientent les travaux des chercheurs qui s’intéressent au potentiel des HP afin de le modéliser. Les recherches d’Heller et de Gagné, dans la lignée pluraliste de Gardner, puis le modèle de Renzulli qui s’inspire de la théorie triarchique de Sternberg, interrogent différemment la  norme, tant dans sa connotation quantitative que qualitative et sociale, et ouvrent de nouvelles perspectives à l’approche psychométrique de l’intelligence du HP tel qu’analyser la variabilité intraindividuelle comme interindividuelle des jeunes aux tests de Wechsler mais aussi interroger la dispersion des résultats aux tests de QI.

Ces nouvelles théories questionnent la valeur des tests de QI qui chiffrent le potentiel. Le score est-il représentatif d’une intelligence ou n’est-ce qu’une considération quantitative qui pose un seuil de référence comme norme ?  L’intelligence ne pourrait-elle pas être aussi qualitative ?  Ne pourrait-elle pas dépendre de normes sociales en lien avec des valeurs ou des représentations individuelles ? Or une compréhension différente de l’intelligence ne serait pas sans conséquences pédagogiques.

En définitive, l’hypothèse que l’intelligence du HP est plus variée et plus complexe que ne le laissent l’entendre le test de QI est à considérer. Certes, la norme en tant que quantification de l’intelligence interroge les tests de QI. Et les psychologues se fixent le seuil de 130 comme élément du diagnostic de Haut Potentiel. Cependant les nouvelles conceptions de l’intelligence dans leur approche qualitative expriment et explicitent tant les profils hétérogènes qu’homogènes obtenus lors des tests, et ouvrent à la recherche d’autre voies de compréhension du potentiel.

Par ailleurs, il semblerait que la dimension différentielle de l’intelligence, dans le cadre des théories cognitivo-développementales, précise et synthétise au mieux les caractéristiques du HP. En reconnaissant sa plasticité au cerveau, elle engendre d’une part une capacité à développer un potentiel dans un domaine spécifique et d’autre part associe le développement du potentiel à un système dynamique. Cette perspective n’en valide pas moins une normalité qualitative de l’intelligence selon un principe de diversité au niveau du HP. L’être humain n’est-il pas unique, dès lors, de par ses différences ?

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